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Les filles du siècle n° 2
Séraphine (Marie Desplechin)

note: 5Séraphine Sophie - 12 mai 2022

Les filles du siècle n° 3
La capucine (Marie Desplechin)

note: 5La capucine Sophie - 12 mai 2022

L'AUTEUR
Marie DESPLECHIN est un auteur jeunesse très renommée, elle a été distinguée en 2020 de la Grande Ours qui est une distinction attribuée par le salon de littérature jeunesse de Montreuil. Elle a écrit des romans jeunesses à succès dont Verte et Pomme qui sont souvent prescrit par l’école. Elle est née en 1959 à Roubaix et a également travaillé sur l’œuvre de la Comtesse de Ségur.

L'HISTOIRE
C’est une histoire assez dure car elle évoque le destin des enfants pauvres qui devaient travailler fortement pour survivre en 1885. Ici, l’héroïne a 13 ans, elle s’appelle Louise et elle vit à Bobigny où elle travaille chez un maraicher depuis toute petite car sa mère l’a laissée chez ce patron pour elle-même pouvoir s’en sortir et travailler comme domestique dans une famille bourgeoise parisienne. Donc Louise travaille la terre, elle plante des navets, des choux, des herbes aromatiques et elle vit de rien. Son patron la bat quand il a trop bu, le fils du patron est un niais qui travaille mollement et elle est seule à affronter tout ça. Elle se réfugie chez Bernadette qui la protège. Bernadette est une personnalité étonnante, pleines de superstitions, qui cuisine tellement bien que les cuisiniers des bourgeois lui achètent des confits. Comme Bernadette et Louise ont le sens des affaires, le patron va les laisser aller au marché des Halles pour que Louise vende leur production et que Bernadette vende les confits auprès de la famille où travaille Clémence la mère de Louise.
A partir de ce moment-là Louise va découvrir un autre monde, déjà le trajet entre Bobigny et Paris est toute une aventure, Bernadette a peur de traverser le pont de la Seine et Marie DESPLECHIN nous décrit des scènes pleines de drôleries et de tendresse pour ces personnages. Cela semble incroyable à notre époque de découvrir un parcours pareil pour nous qui nous déplaçons si loin. Louise va également découvrir le Paris des Halles ainsi que les immeubles et les jardins bourgeois, la cuisine où se retrouvent les domestiques, c’est tout un monde inconnu qui s’ouvre à elle.

AVIS
Il y a des moments très drôles par exemple quand la maitresse de la maison bourgeoise va prendre Bernadette pour une voyante et où celle-ci va jouer le jeu. Marie DESPLECHIN nous fait régulièrement des clins d’œil par exemple en nous faisant croiser Alexandre Dumas qui est adepte de séances de spiritisme car c’était la mode à l’époque.
Ce qui distingue ce livre c’est la force de caractère qui ressort dans le personnage de Louise, elle est volontaire, elle est parfois désespérée par les conditions très difficile de sa vie, elle n’a aucun avenir, elle doit juste travailler pour survivre, elle n’a pas accès à l’éducation et pourtant elle fait preuve de courage, de force, elle s’émerveille quand elle découvre Paris, elle est pleine d’entrain pour son métier, elle adore s’occuper des herbes aromatiques, elle déborde d’amour pour sa mère. Elle est drôle et sensible, elle force l’admiration. Elle nous embarque dans son aventure.
L’écriture de Marie DESPLECHIN est un régal, elle met beaucoup d’humour dans son texte.
Ce livre permet de découvrir le Paris de la Belle Epoque, il s’agit d’un roman historique, c’est une fresque sociale sur les conditions de vie et les conditions de la femme. Elle dépeint le monde ouvrier, le monde des domestiques et le milieu bourgeois avec toutes les contraintes de chaque milieu.

Si vous aimez La Capucine, je vous recommande de lire les deux volumes ci-dessous qui font partie du trio « Les filles du siècle » écrit en 2004 et 2005 par Marie DESPLECHIN et qui dépeignent à la même époque en 1885 deux autres héroïnes âgées de 13 ans:

Satin Grenadine
Il y a Lucie qui s’appelle Satin Grenadine et qui nous ouvre les portes de la vie et du destin tout tracé d’une jeune fille Bourgeoise (donc une faible instruction, limitée à la tenue d’une maison pour ne pas faire d’ombre à un époux et dont le seul avenir est de faire un bon mariage ), évidemment Lucie possède un caractère bien trempé et faire des rencontres qui vont lui changer sa façon de concevoir sa vie.

Séraphine
Et nous avons Séraphine, orpheline, pauvre, laide qui travaille comme couturière chez Jeanne et déteste ça et rêve d’un métier comme gendarme ou avocate. L’intrigue se passe à Montmartre, au moment où l’on construit le Sacré Cœur après la Commune de Paris. Séraphine va vouloir connaitre son passé et changer de métier et se fera embaucher dans un bistrot à Montmartre, elle va y rencontrer des peintres, des artistes, des aristocrates qui souhaitent vivre différemment.
On ressent dans chacun des livres, beaucoup de misère, des difficultés de vie mais un optimisme et une solidarité importante, de belles descriptions de Paris et ses environs.
Les trois romans sont captivants, émouvants, durs et drôles en même temps. C’est un beau voyage dans le temps, une belle fresque sociale au XIX siècle. Il y a pleins de personnages secondaires très intéressants et on en retrouve dans les trois volumes, surtout une couturière qui côtoie tous les milieux sociaux et fait le lien entre eux.
J’ai fermé ces livres et j’étais optimiste.
Je n’en dis pas plus et vous invite à partager un bon moment de lecture

Bibliothécaire Sabrina

Les filles du siècle n° 1
Satin grenadine (Marie Desplechin)

Borgen - Une femme au pouvoir : saison 1 (Adam Price)

note: 5Borgen, une femme au pouvoir Sophie - 12 mai 2022

Borgen (le Château) est le surnom que les danois donnent au siège du Parlement et aux bureaux du Premier ministre, situés au château de Christiansborg à Copenhague.

L'HISTOIRE
Cette série qui s’inspire des élections législatives danoises de 2011, expose les rouages de la démocratie à travers des intrigues politiques. Birgitte Nyborg, première ministre centriste, mariée et mère de deux enfants, doit apprendre à concilier vie privée et responsabilités politique. Dans ce monde où se mêlent ses plus proches conseillers, ses opposants et la sphère journalistique, elle devra composer avec ses idéaux et accepter les sacrifices.

AVIS
Prenante, « Borgen » est une plongée fascinante et abyssale au cœur des débats politiques et de la guerre médiatique… Jusqu’où seront-ils prêts à aller pour garder le pouvoir ?

Trois saisons disponibles en DVD à la médiathèque.

Composition française (Mona Ozouf)

note: 4Composition française Evelyne - 10 mai 2022

Composition française, ce sont les mémoires de Mona Ozouf qui se retourne sur son enfance pour comprendre la femme et l’historienne qu’elle est devenue. Elle tente de contenir ensemble deux idées qu’elle a intériorisées: l’esprit national et le génie propre des pays qui le compose, l’universel et le particulier.
Elle raconte sa petite enfance déchirée entre trois pôles, la maison où on parle le breton et où on revendique l’autonomie du pays natal, l’école où on lui enseigne à parler le français et aimer la France, et où on lui apprend les valeurs de l’égalité et de la laïcité, l’église représentée par sa grand-mère qui lui apprend ses prières et lui parle du Paradis et de l’Enfer.
J’ai énormément aimé les souvenirs de Mona enfant, sa petite enfance dans le Finistère d’avant-guerre, l’évocation de ses grands-parents et arrières-grands-parents maternels, la tendresse avec laquelle elle parle de cette femme forte qu’est sa grand-mère léonarde, de sa scolarité dans cette école primaire d’autrefois et la vie dans le bourg de Plouha.
J’ai trouvé trop longue son étude de la personnalité ambigüe de son père, sympathisant communiste et militant autonomiste breton. Mais surtout, le thème qui sous-tend son livre est décliné de multiples façons et parfois trop longuement: comment concilier des tensions contradictoires entre l’universel et le particulier?
Je m’y suis parfois perdue…

Royaumes minuscules (Anne Jankéliowitch)

note: 5Royaumes minuscules Fanny - 27 avril 2022

Hits To The Head (Franz Ferdinand)

note: 5Hits To The Head Sophie - 26 avril 2022

Le retour tant attendu des rockeurs anglo-écossais : Les Franz Ferdinand tapent juste avec leur nouvel album Hits To The Head

Genre :
Groupe de rock britannique originaire de Glasgow

Auteur :
Franz Ferdinand mené par le chanteur Alex Kapranos

L’histoire :
Le nouvel album regroupe les plus célèbres tubes du groupe emblématique du rock britannique. De Take Me Out sorti en 2004, passant par Ulysses paru en 2009, le disque retrace leur parcours pour terminer avec deux nouveaux morceaux inédits enregistrés respectivement en 2021 et 2022.

Avis :
Quel plaisir pour les oreilles de retrouver le rythme entrainant des Franz Ferdinand et la voix du charismatique Alex Kapranos ! Le rock franc et puissant de ces 20 titres compilés nous fait traverser le temps et nous replonge dans les albums du groupe sorti entre 2004 et 2014, agrémenté de deux nouveaux morceaux. Hits To The Head est un best-of qui concentre le meilleur des Franz Ferdinand autour des chansons les plus emblématiques qui ont fait leur succès mondial.

Le Petit Poucet (Agnès Ledig)

note: 5Quelques cailloux de plus Fanny - 23 avril 2022

Ce livre est une réussite.
La réécriture est très bonne, les rimes sont un bel hommages à Perrault. La tension du conte est très bien rendue.
Les illustrations, magnifiées par le format du livre, sont immersives au possible.
Il donne très envie d'être lu à voix haute

Adieu Blanche-Neige (Beatrice Alemagna)

note: 5Une autre Blanche Neige Fanny - 23 avril 2022

C'est une réécriture de Blanche Neige écrite du point de vue de la belle mère, tout en conservant la trame la trame des frères Grimm(et surtout la terrible fin, beaucoup plus dure que celle de Disney).
C'est bien mené, bien écrit. Le texte et les images si particulières, ont une force incroyable.

20000 jours sur terre (Iain Forsyth)

note: 520 000 jours sur terre Sophie - 19 avril 2022

#FILM #MUSIQUE ET CINEMA

Les auteurs :

Ian Forsyth et Jane Pollard sont artistes visuels, réalisateurs et grands amateurs de rock..

L’histoire :

A mi-chemin entre documentaire musical et œuvre de fiction, « 20 000 jours sur terre » est une plongée fascinante dans l’univers du rocker australien, Nick Cave. Pourquoi « 20 000 jours sur terre » ? Si ce chiffre révèle l’âge du chanteur (59 ans et 9 mois à l’époque du tournage) il met aussi en lumière la brièveté de notre passage sur terre et la nécessité d’exploiter ce temps à la création, à l’amitié, à l’amour... Entre séances de psychanalyse littéraires, remémorations aux archives (fictives), ballades véhiculées à deux (conversation nerveuse avec Blixa Bargen ou plus tendre avec Kylie Minogue) et répétitions en studio, le poète « gothique » se met en scène pour nous livrer un message universel : « La chanson est héroïque car elle tient tête à la mort ».

Avis :

L’un des intérêts majeurs de cette œuvre est d’éviter le biographique pur (souvent ennuyeux) pour inventer un réel fantasmé, revisité, recréé, dans lequel Nick Cave est totalement partie prenante. Ce qui est vrai, ce qui est faux n’a pas d’importance. Seul compte le processus de création qui toujours mêle le réel à l’imaginaire. Dotée d’une esthétique somptueuse, « 20000 jours sur terre » a reçu le prix de la mise en scène au festival Sundance 2014. On vous laisse juge.

Angie ! n° 1 (Lorris Murail)

note: 5Angie! Sophie - 19 avril 2022

#ROMAN #JEUNESSE

Les auteurs :

Lorris Murail est né au Havre en 1951, il était diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Ecrivain depuis l'âge de seize ans. Il était écrivain pour la jeunesse et pour les adultes également critique littéraire, traducteur (anglais) et journaliste spécialisé en gastronomie. Il est décédé le 3 août 2021.

Marie-Aude Murail est née au Havre en 1954. Elle a publié plus de 90 livres, qui ont traversé les frontières, traduits en 22 langues. Docteur ès Lettres en Sorbonne à 25 ans, elle a reçu la Légion d'Honneur à 50 pour services rendus à la littérature et à l’éducation. Ce roman est leur dernier ouvrage co-écrit.

L’histoire :

Le Havre, début 2020 : Angie Tourniquet, 12 ans, vivant seule avec sa mère et ne connaissant pas son père, fait l’école à la maison pendant que sa mère Emma, infirmière, s’occupe d’un grand nombre patients. Dans le même immeuble le jeune capitaine de police Augustin Maupetit, se retrouve à la maison invalide dans un fauteuil roulant suite à une course poursuite qui a mal tourné. Son fidèle compagnon, Capitaine, un chien renifleur spécialisé dans la lutte des stupéfiants, va trouver pour compagnie Angie qui se proposera de le sortir. Un trio va se former et mener l’enquête à distance. En parallèle, un jeune docker du Havre est découvert assassiné, les mains coupées. A cela s’ajoute, un mystère de plus 12 ans qui lie une des familles les plus riches du Havre « les cafés Sitbon » dont le grand-père est mort mystérieusement et l’un des frères jumeaux héritiers a disparu en mer, cette famille va se retrouver associée au trafic de cocaïne direction la Colombie. Pour couronner le tout, la jeune commissaire Alice Vernet, amoureuse non avouée d’Augustin mène les rênes de l’enquête, un brin jalouse d’Angie et de sa complicité avec Augustin.

Avis :

On suit dans ce roman avec délectation une enquête policière et également familiale, avec une quête des origines, via le regard d’Angie, héroïne de 12 ans qui se retrouve confinée et seule à la maison car sa mère travaille pour le bien des autres (elle est infirmière) et qui va rentrer dans la vie d’Augustin qui est cloué chez lui suite à un accident lors d’une enquête qui a mal tournée. La particularité de leur trio sera Capitaine, la chienne qui participe également à l’action. Ce joyeux trio donne un ton particulièrement drôle et émouvant au livre. Chaque personnage est bien étudié. La société havraise est très bien représentée avec le monde de la bourgeoisie et le monde des dockers ainsi que l’ambiance des enquêteurs. Le confinement est vu de façon humoristique et donne une touche très contemporaine au roman sans être trop présent. Un bon moment de lecture avec des personnages attachants que l’on peut suivre avec plaisir

Mon maître et mon vainqueur (François-Henri Désérable)

note: 5Mon maître et mon vainqueur Sophie - 19 avril 2022

L'auteur:

Originaire de Picardie, François-Henri Désérable a d’abord été joueur professionnel de hockey sur glace avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Sa première nouvelle, qui lui vaudra le prix du jeune écrivain de langue française, s’intéresse à la mort de Danton. Il ne cessera ensuite de s’intéresser aux grandes figures de l’Histoire, avec le mathématicien Evariste Galois, l’écrivain Romain Gary, et aujourd’hui, les poètes Paul Verlaine et Arthur Rimbaud.

L’histoire :

Tina et Vasco sont amants et vivent leur histoire aussi intensément que leurs héros, Arthur et Rimbaud. Tant et si bien qu’ils semblent être promis au même destin… A quelques détails près que leur époque leur impose.

Avis :

C’est d’abord un hommage au poète Paul Verlaine, qui transparait jusque dans le titre, et sa liaison passionnée avec Arthur Rimbaud. Et à la poésie plus largement, qui accompagne l’intrigue avec aussi quelques vers d’Apollinaire. Mais le sujet véritable du roman est la passion amoureuse et les tourments plus ou moins tragiques qui la nourrissent. C’est finalement avec beaucoup d’humour et de légèreté que François-Henri Désérable parvient à la décortiquer, au plus grand plaisir du lecteur.

Charlotte Perriand, pionnière de l'art de vivre (Stéphane Ghez)

note: 5Une des plus importantes designers du XXE siècle ALA - 16 avril 2022

Charlotte Perriand, une des premières femmes dans les années 20 à se lancer dans une carrière d'architecte et de designer, fait ici le récit de sa vie et de son œuvre avec un humour et une lucidité incroyables.
Elle a débuté avec Le Corbusier mais lui a aussi claqué la porte au nez quand il est devenu trop étouffant pour elle. Ce film nous permet d'apprécier son inventivité et son talent à travers des meubles qui sont devenus iconiques et des partis pris architecturaux qui aujourd'hui encore sont remarquables, comme la station de ski Les Arcs, en Savoie.

Une femme en contre-jour (Gaëlle Josse)

note: 5Vivian Maier ALA - 16 avril 2022

Gaëlle Josse a écrit avec infiniment de nuances ce récit sur la vie et le talent de Vivian Maier, photographe américaine du XXe siècle, dont l’œuvre est restée inconnue jusqu'après sa mort. Une personnalité mystérieuse et une œuvre irradiant l'humanité, au plus près des visages qu'elle a croisés et photographiés lors de ses longues marches à travers New York et Chicago.
A travers ce livre, la rencontre de deux talents, la photographe et l'autrice.

Flow n° 1 (Yuki Urushibara)

note: 3Les Ghostbusters nippons... Sandrine - 15 avril 2022

Duo imperturbable, Hirota et Chima enquêtent sur les « flow », des phénomènes qui altèrent temporairement la réalité… De chapitre en chapitre, aidés par le chat Shachô (détecteur ambulant de « flow »), ils résolvent ces petites incohérences et désagréments du quotidien (un carrefour aux directions démultipliées, un cerisier en fleurs en plein été, une petite fille perdue dans des mondes parallèles…), cherchant à comprendre le déclencheur de leurs apparitions, et quand tout rentrera dans l’ordre.
Certains « flow » sont juste un peu plus ennuyeux et persistants que d’autres… comme celui que subit Chima, qui, à 35 ans, a l’apparence d’une fillette.
Une série courte au ton léger, décalé, et au rythme tranquille, qui prône l’optimisme, la patience et une certaine philosophie de vie.
Des aventures divertissantes, « aux frontières du réel », qu’on peut apprécier à tout âge.

Olive, enfin (Elizabeth Strout)

note: 5Olive, enfin Evelyne - 7 avril 2022

Dans "Olive, enfin", le lecteur retrouve Olive Kitteridge après le décès de son mari. Elle est veuve depuis peu. Elle a gardé son caractère bien trempé qui a marqué toutes les personnes qui l’ont rencontrée, ses élèves quand elle était professeur de mathématiques, ses voisins, les commerçants, ses amis. Elle a gardé l’habitude de dire tout haut ce que les gens pensent tout bas. Avec le temps, elle est moins abrupte et si elle a toujours tendance à dire tout ce qu’elle pense, elle prend plus de recul et se remet plus facilement en question.
Le début du roman est plus linéaire et de ce fait le fil du livre est plus facile à suivre que dans le roman précédent. Ensuite, l’auteur reprend le principe d’histoires brèves où se retrouve Olive comme personnage principal ou qui ne font que la croiser.
Nous voyons la vieillesse s’insinuer dans la vie d’Olive et lui gauchir le caractère, faire l’expérience de la solitude.
J’ai énormément aimé le regard de l’auteur sur des petits faits de la vie courante. C’est l’occasion pour elle de tracer des portraits de gens âgés avec beaucoup de délicatesse, sans rien gommer de leurs travers. On sent l’attachement de l’auteur pour le Maine où elle situe son roman. Il y a beaucoup de tendresse et d’amour dans ce livre.

Kim Ji-Young, née en 1982 (Nam-Joo Cho)

note: 5Kim Jiyoung, née en 1982 Evelyne - 4 avril 2022

Ce roman est une dénonciation de la condition des femmes, de nos jours, en Corée du Sud. Mais il invite aussi à réfléchir sur la condition des femmes en général.
Le roman relate en six parties, six périodes clés de la vie d’une jeune femme ordinaire dans une société impitoyablement patriarcale, dès le plus jeune âge, à l’école, dans le monde du travail, dans la famille. Tout concourt à la prééminence masculine que ce soit de manière institutionnelle ou par des traditions ancestrales. « J’ai voulu raconter le désespoir, la fatigue, la peur que les femmes ressentent parce qu’elles sont des femmes - des histoires qui sont tellement communes et répandues qu’elles sont acceptées alors qu’elles ne devraient pas l’être » dit-elle dans une interview. Elle ajoute: «Ce roman décrit l’expérience d’une héroïne presque anonyme à la manière d’un rapport d’anthropologie.» La réflexion que se fait le psychiatre à la fin du livre est le point d’orgue de ce livre.
Ce roman a créé une polémique en Corée du Sud parce qu’il pointe un sujet très sensible. La société coréenne évolue, mais encore trop lentement.
C’est un roman facile à lire, d’un style simple et précis, qui emporte agréablement le lecteur. Si il pointe un aspect de la société coréenne, il invite le lecteur d’autres cultures à regarder les dysfonctionnements qui touchent la condition des femmes de leur pays.

Poussière dans le vent (Leonardo Padura Fuentes)

note: 5Poussière dans le vent Evelyne - 2 avril 2022

Ce roman a ses origines au moment de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro à Cuba en 1959. C’est l’histoire de huit amis nés à peu près à cette époque. Ils sont amis depuis l’enfance et le lecteur va les suivre jusqu’aux années 2017.
Les années passent et la situation politique et sociale est de plus en plus difficile. Après la dictature, la venue de Castro a soulevé une vague d’espoir, vite étouffée, qui a laissé place à une grande désillusion.
Ils sont tous déchirés entre l’envie de rester dans leur pays et le désir de partir, entre subir la répression, vivre avec la peur au ventre, être surveillé, vivre misérablement, sans avenir ou bien laisser leurs racines pour aller vers un avenir incertain.
C’est un très beau roman sur l’exil. Presque tous sont amenés à partir et chacun le vit comme il le peut. L’auteur nous fait faire de constants allers-retours entre le présent et le passé et certains faits sont racontés plusieurs fois, mais chaque nouvelle narration apporte un éclairage nouveau sur l’histoire de ce groupe d’amis. Ils sont tous très attachants.
C’est aussi un roman sur l’amitié. L’auteur fait ressortir des gestes simples qui manifestent la force que donne une amitié solide sur laquelle s’appuyer et qui ne fait pas défaut.
Ces hommes dispersés sont comme des poussières dans le vent, comme les idées auxquelles on a pu croire et se sont envolées.

La bascule du souffle (Herta Müller)

note: 5La bascule du souffle Evelyne - 2 avril 2022

Herta Muller relate sous la forme du roman la déportation, par les russes, d’allemands vivant en Roumanie. En janvier 1945, Staline exigea de son nouvel allié roumain que cette population, soupçonnée d’avoir soutenu l’Allemagne nazie, participe à la « reconstruction » de l’Union soviétique détruite par la guerre. Des milliers d’ hommes et de femmes de dix-sept à quarante-cinq ans furent déportés dans des camps de travaux forcés.
L’auteur donne la parole à Léopold Auberg, arrêté et déporté à l’âge de dix-sept ans. Léopold s’accroche à la vie et avec son état d’esprit poétique, il transcende la réalité sordide du camp, les humiliations, les hivers glacials, les étés torride, la poussière du ciment qui s’infiltre dans narines et poumons, les chaussures en bois ou en caoutchouc, les parpaings de mâchefer, le linge pour couvrir le pain, les substances chimiques qui brûlent le visage, les usines de charbon. Surtout, il est continuellement accompagné par « l’ange de la faim".
Les rêves éveillés lui permettent de rester en vie et de rares lumières disent que toute humanité n’a pas déserté ces lieux.

Les chapitres sont courts, l’écriture est poétique et sobre. Léopold porte sur les hommes et la réalité un regard décalé. Ce livre est un récit magnifique sur l’horreur du goulag.

Entre deux mondes (Olivier Norek)

note: 5Entre deux mondes Céline - 1 avril 2022

Un policier prenant sur le sujet difficile des camps de réfugiés dans le nord.
Peut-être le meilleur livre de l'auteur.

Les âmes silencieuses (Mélanie Guyard)

note: 5Les âmes silencieuses Céline - 1 avril 2022

Un roman traitant des femmes tondues après la guerre, et de leur famille avec un fond d'humour moderne.
Le style de l'auteur rend la lecture très agréable.

Mille femmes blanches n° 1 (Jim Fergus)

note: 4Mille femmes blanches Evelyne - 18 mars 2022

Ce roman n’est pas une oeuvre historique, mais une fiction: en 1874, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre des chevaux et des bisons pour favoriser l'intégration du peuple indien aux hommes blancs qui sont venus coloniser l’Amérique.
J’ai quelques réserves concernant ce roman.
Il me semble que la nation américaine s’est montrée suffisamment violente à l ‘égard des hommes qui peuplaient les Etats-Unis avant son arrivée pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en rajouter avec cet abominable échange de femmes contre des chevaux qui, même si il a été envisagé, n’a pas heureusement jamais eu lieu.
D’autre part, le lecteur ne sait plus qui a réellement existé parmi les personnages évoqués. Dans les combats entre les militaires et les Cheyennes, dans les relations entre les cheyennes et les autres tribus amérindiennes, je ne sais plus ce qui est exact et ou ce qui relève de l’imagination de l’auteur; de même pour la vie quotidienne des cheyennes…
Ce flou narratif m’a gênée et j’ai été agacée de devoir vérifier les faits les uns après les autres. Cela enlève de la crédibilité à la cause que défend Jim Fergus en faveur des amérindiens.

La saga des Cazalet n° 2
A rude épreuve (Elizabeth Jane Howard)

note: 4La saga des Cazalet - A rude épreuve Evelyne - 11 mars 2022

Le deuxième tome de "La saga des Cazalet" commence en septembre 1939, au moment de l’entrée en guerre de l’Angleterre à la suite de l’invasion de la Pologne.
Les années de guerre 1940 et 1941 passent et le lecteur suit la vie quotidienne de l’Angleterre sous les raids allemands. C’est sur le fond de bombardements et de restrictions, privations, que les différents couples vivent leurs amours, les infidélités, la maladie… Les ressorts psychologiques sont extrêmement bien analysés et le contexte historique est très intéressant.
J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt cette période du conflit relaté du côté anglais.
L’écriture est vivante et le roman se dévore. j’ai été beaucoup plus intéressée par ce deuxième tome que par le premier.

Les nuits bleues (Anne-Fleur Multon)

note: 5Un roman d'amour au féminin Diana - 4 mars 2022

Deux femmes tombent amoureuses pendant le confinement. Elles se découvrent au moment où le monde s'est arrêté, où la ville de Paris est vide. C'est dans leur cocon, loin de tout et de tous, qu'elles se découvrent et qu'elles s'aiment. Une belle histoire d'amour décrite avec poésie et ardeur.
Coup de cœur pour ce premier roman de littérature adulte écrit par Anne-Fleur Multon, dans lequel la fiction et le récit autobiographique se mêlent.

Les femmes de (Caterina Bonvicini)

note: 4Les femmes de Evelyne - 12 février 2022

C’est un roman choral où chaque femme à tour de rôle raconte son Vittorio et donne son point de vue. Leurs personnalité sont intéressantes et leurs voix traduisent ce qu’elles sont. Le regard que pose l’auteur sur la société bourgeoise milanaise est caustique et féroce. Vittorio prendra la parole à la fin du roman. Et quand il s’exprime, son monologue parachève le tableau tracé par l’auteur d’une société qui sous couvert d’une grande liberté emprisonne les individus. "J’ai compris que je devais m’en aller - loin de toutes mes femmes - quand je me suis rendu compte que je n’étais pas libre de pleurer chez moi. ». Quel chemin parcourir pour parvenir à être soi! Le roman s’achève sans savoir si le parcours de Vittorio est abouti et si il arrive à affronter la réalité ?
Un beau roman, agréable à lire et qui tient le lecteur en haleine.

Arbre de l'oubli (Nancy Huston)

note: 3Arbre de l'oubli Patricia - 31 janvier 2022

Une auteure que je n'avais jamais lue.
Un titre qui validait pour un challenge, c'était l'occasion.
Une histoire d'enfance comme je les aime.
Ce livre m'a plu mais ne me laissera pas un souvenir très marquant.
J'ai passé un bon moment en compagnie de Shayna et ses ascendants mais sans plus.
Je vais essayer de découvrir Nancy Huston avec un autre titre.

Le voyage dans l'Est (Christine Angot)

note: 3Le voyage dans l'est Patricia - 31 janvier 2022

Ce livre peut se lire d'une traite.
Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu cette autrice.
Quel témoignage, toujours au fait de l'actualité.
On ne peut pas se sentir bien en lisant ce texte.
Difficile d'imaginer cette situation bien que l'on la sache véridique.
Facile à lire mais je trouve le ton assez impersonnel. je n'ai pas réussi à sympathiser avec le personnage principal.

Dans le palais des miroirs (Liv Strömquist)

note: 5Entre la sociologie et la bande dessinée Diana - 29 janvier 2022

Un vrai coup de cœur pour la nouvelle BD de la suédoise Liv Stromquist qui sait allier, comme à son habitude, sociologie et bande dessinée.
Dans ce titre elle décortique comment nous percevons notre image et celle des autres mais aussi à quel point la beauté a une influence dans notre société.
Liv Stromquist part d'exemples concrets, de personnages historiques comme Sissi impératrice ou issus de la pop culture comme Kylie Jenner, pour nous expliquer et nous illustrer les concepts abordés.
Une lecture très enrichissante !

Les années (Annie Ernaux)

note: 5Les années Evelyne - 29 janvier 2022

Dans cet ouvrage, Annie Ernaux évoque des souvenirs personnels inscrits dans l’histoire collective. Cela va des années 1940, année de sa naissance, jusqu’au moment où elle entreprend ce récit commencé en 2002 et publié en 2008.
Cet écrit a un caractère autobiographique et sociologique. Elle part de sa vie et de la société dans laquelle elle vit. Elle est complètement imbriquée dans la société qui l’entoure. Le lecteur se retrouve et retrouve ses propres souvenirs, c’est l' histoire de l'auteure et la nôtre.
L’écriture se veut impersonnelle; Elle n’emploie pas le « je » mais le « elle » ou le « on ». Le style est dépouillé, minimaliste. Elle revendique une écriture neutre « sans jugement, sans métaphore, sans comparaison romanesque », un style « objectif qui ne valorise ni ne dévalorise les faits racontés. le ton est incantatoire, cet inventaire est parfois une sorte de litanie.
C’est un livre sur le temps, sur la mémoire. La dernière phrase des années: « sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais ».
J’ai un peu revu ma vie en lisant cet ouvrage et me suis arrêtée longuement sur des épisodes qu’elle relate et qui m’ont marquée.. Un livre qui m’a happée.

Le week-end (Charlotte Wood)

note: 4Le week-end Evelyne - 22 janvier 2022

Trois amies septuagénaires se retrouvent le temps du week-end de Noël dans la maison de Sylvie, leur amie qui vient de disparaître. Elles avaient l’habitude de se retrouver dans cette maison du bord de mer et elles y viennent une dernière fois pour vider la maison.
En vieillissant, elles ont accumulé des jalousies et des rancœurs les unes envers les autres. Leurs travers se sont accentués. Chacune à son tour réfléchit sur le temps qui passe, au vieillissement des corps et aux difficultés qui accompagnent la vieillesse.
Ce sujet rébarbatif est traité avec justesse et tendresse. L’ amitié, entre les trois femmes, un temps mise à mal, se révèle le rempart chaleureux qui leur permet de faire face à la détresse et à la solitude lorsque la vie leur envoie encore ses derniers coups. La côte australienne est présente et apporte sa lumière et sa douceur au roman.

Les flammes de pierre (Jean-Christophe Rufin)

note: 4Les flammes de pierre Patricia - 19 janvier 2022

Merci à Jean Christophe Ruffin pour cette lecture très agréable.
Une histoire pleine de rebondissements les pages se tournent toutes seules.
La vie à la montagne oui mais pas que sur les pistes de ski.
On escalade, on escalade que les paysages sont magnifiques.
Montagne ville ne nous laissons pas éblouir.
J'ai découvert aussi la vie des guides de haute montagne et des gardiens de refuge.
C'est un coup de coeur.
Je ne mets pas 5 étoiles car un peu trop de nom de sommets à mon goût néanmoins je ne peux que vous le conseiller.
Bonne lecture.

Le roman de Jim (Pierric Bailly)

note: 5Histoire d’un père Espace adulte - 11 janvier 2022

Aymeric retrouve Florence alors qu’elle est enceinte de six mois. Malgré les quinze années qui les séparent et une grossesse déjà bien engagée, Aymeric, jeune homme au parcours fragile, trouve auprès de Florence et de l’enfant à naître, la place d’un futur père. Des sentiments très forts se développent à la naissance de Jim. Mais le retour du père biologique vient perturber cet équilibre. Pierric Bailly questionne la notion de parentalité et notamment la place du père dans l’équilibre familiale avec beaucoup de délicatesse et d’émotion.

Blacksad n° 1
Quelque part entre les ombres (Juanjo Guarnido)

note: 5Excellente BD policière Cyril - 8 janvier 2022

J'ai lu cette BD après avoir lu des critiques très positives. Pour une fois, je n'ai pas été déçu. Ce polar est très sympa. L'histoire tient debout et j'aime bien les dessins. C'est une excellente BD policière.

Si ça saigne (Stephen King)

note: 3Comme un air de famille... Sandrine - 7 janvier 2022

On ne le répétera jamais assez: les nouvelles de Stephen King valent souvent réellement le détour. Ce recueil ne fait pas exception, avec quatre récits teintés de fantastique: on est plus qu'heureux de retrouver l'enquêtrice Holly Gibney ("Mr. Mercedes, "The Outsider…"), à la poursuite d'un nouveau croque-mitaine, tant le personnage est savoureux, mais aussi de découvrir d'autres histoires sensibles, comme King sait si bien les imaginer. La jolie amitié entre Harrigan, vieil homme fortuné, et le jeune Craig, ou encore la disparition du monde intérieur de "Chuck"… Pas le meilleur King, assurément, mais on est en terrain familier. On retrouve les thèmes chers à l'auteur, et c'est encore une fois un vrai plaisir de lecture.

A mains nues n° 1 (Clément Oubrerie)

note: 3Les combats d'une femme. Sandrine - 7 janvier 2022

Au 20e siècle, l'histoire intense de Suzanne Noël, une femme engagée, et une chirurgienne avant-gardiste. Sa vie est un roman palpitant: elle s'affranchit des tabous et des carcans sociaux, et choisira d'opérer des célébrités fortunées, aussi bien que des "gueules cassées" ou des nécessiteux… L'autrice de "Chanson douce" signe, aux côtés de Clément Oubrerie ("Pablo", "Django", "Isadora"…), cette courte série en deux tomes consacrée à cette personnalité passionnée, courageuse et inspirante. Magnifique.

Ténébreuse n° 1 (Vincent Mallié)

note: 3La princesse rebelle. Sandrine - 7 janvier 2022

Un mercenaire est engagé par trois vieilles femmes pour accomplir une tâche bien particulière: secourir la princesse Islen et l'escorter jusqu'au château de sa mère.
Mais la demoiselle ne s'avère pas du tout en détresse, et la situation est bien plus complexe que prévu: Islen est en réalité le fruit d'un conflit entre le roi son père, et sa mère, une magicienne puissante. Mais la jeune femme entend bien diriger sa vie comme elle le souhaite…
Intéressante idée de départ, de modifier la trame de base d'un conte de fée: on n'en attendait pas moins de l'auteur, le très regretté Hubert (cf." Peau d'homme"), qui livre un récit original et prenant, porté par le dessin inspiré de Vincent Mallié (cf. "Le grand mort", "La quête de l'oiseau du temps: avant la quête"…). On pense évidemment aux formidables séries de Loisel.
Un premier volet véritablement enchanteur.

Peter Pan n° 1
Londres (Régis Loisel)

note: 1Inutilement vulgaire Cyril - 7 janvier 2022

C'est une belle BD mais je trouve que c'est inutilement vulgaire. Je ne vois pas l'intérêt de mettre autant de vulgarité dans la bouche d'enfants. J'ai arrêté cette série en cours.

Chez le docteur (Christelle Chatel)

note: 5Excellent livre Cyril - 7 janvier 2022

Excellent livre pour expliquer à son très jeune enfant pourquoi il va chez le docteur si souvent. Notre fils a adoré ce livre et nous aussi. Son médecin le trouve également très bien.

Le cri du peuple n° 1
Les canons du 18 mars (Jacques Tardi)

note: 3Bien Cyril - 7 janvier 2022

BD intéressante sur la Commune de Paris. Le format paysage change un peu. J'ai bien aimé mais je suis un peu resté sur ma faim comme si il manquait quelque chose.

Monster (Edition Deluxe) n° 1
Monster (Naoki Urasawa)

note: 5Très bonne série Cyril - 7 janvier 2022

La thématique n'est probablement pas pour tout le monde. C'est psychologiquement assez dérangeant et noir. Mais c'est une très bonne série. J'ai dévoré les 9 volumes. C'est d'ailleurs une belle édition.

Mur Méditerranée (Louis-Philippe Dalembert)

note: 5MER MÉDITERRANÉE Danielle - 21 décembre 2021

Roman bouleversant. On "vit" avec des migrants en route vers Lampédusa. HIstoire vécue, bouleversante.

Pleine terre (Corinne Royer)

note: 5Paysans d'aujourd'hui Espace adulte - 25 novembre 2021

Inspiré d’un fait réel, l’affaire Laronze, racontée par Florence Aubenas en août dernier dans Le Monde, Corinne Royer décrit l’intenable situation des paysans aujourd’hui obligés de se soumettre à des décisions administratives absurdes et violentes. Elle fait un choix narratif remarquable, chapitres courts, témoignages en forme de déposition, monologue intérieur de Jacques Bonhomme. En racontant la cavale de cet agriculteur acculé, Corinne Royer donne à voir ce monde en voie d’extinction et rend un hommage sincère à ces gens courageux et généreux.

Retour à Martha's Vineyard (Richard Russo)

note: 5Retour à Martha's Vineyard Evelyne - 9 novembre 2021

Trois époques dans ce roman choral.
1er décembre 1969: trois amis,Teddy, Lincoln et Mickey, assistent en direct à la télévision au tirage au sort qui déterminera l’ordre d’appel au service militaire pour partir combattre au Vietnam.
Un an et demi plus tard, leur diplôme en poche, ils passent un dernier week-end ensemble à Martha’s Vineyard. Avec eux se trouve leur inséparable amie, Jacy, dont ils sont tous les trois amoureux. A l’issu de ce week-end Jacy disparait mystérieusement. L’enquête policière n'a jamais abouti…
Septembre 2015, 45 ans plus tard, ils ont 66 ans et se retrouvent sur l’île de Martha’s Vineyard. Ils ont envie de reprendre l’enquête…
Les recherches menées sur la disparition de Jacy tiennent le lecteur en haleine, mais ce n’est pas ce qui fait l’intérêt principal du roman. Ce sont les portraits de ces trois hommes qui retiennent l’attention du lecteur. Ils sont sympathiques, avec des défauts et des qualités comme tout un chacun et Richard Russo pose sur eux un regard plein d’empathie. Il raconte la vie de la classe moyenne américaine et analyse très finement le déterminisme social. C’est un roman sur l’amitié, les relations parents-enfants, les espoirs de la jeunesse et ses désillusions.
Un très bon moment de lecture d’un roman très sympathique, plein d’espérance: il n’est jamais trop tard pour accepter de se libérer et de vivre.

Le voile de Téhéran (Parinoush Saniee)

note: 5Le voile de Téhéran Evelyne - 8 novembre 2021

Un roman qui relate l’histoire récente de l’Iran en balayant 40 années de la vie d’une femme, Massoumeh, depuis le règne du shah jusqu’à la république islamique.
A 16 ans, elle ne rêve que d’une chose, faire des études. Elle a le malheur d’échanger quelques regards avec un jeune homme. Son innocente idylle est découverte. Elle a déshonoré sa famille et doit être mariée de toute urgence… à un homme qu’elle n’a jamais vu.
Elle vit les espoirs et déceptions de la révolution: après la chute du shah, les intégristes religieux gouvernent et la répression est toujours aussi lourde; la guerre avec l’Irak apporte son lot de douleurs!
C’est un témoignage poignant sur la condition de la femme en Iran. La différence de vie entre hommes et femmes est choquante. La religion, la société, les traditions, tout y concourt et les femmes participent à cette oppression.

Un roman passionnant, foisonnant, bouleversant, facile à lire. C’est un très beau portrait de femme courageuse et intelligente. J’ai été touchée par la vie de cette femme et particulièrement intéressée par l’évolution de la vie politique en Iran, le contexte social que l’on découvre à travers la vie de Massoumeh.
L’écriture, à mon gré, aurait gagné à être parfois un peu plus ramassée, moins plate. Je trouve que le roman aurait gagné en force. Est-ce la traduction?

Le parfum des cendres (Marie Mangez)

note: 5Un nez d’embaumeur Espace adulte - 4 novembre 2021

Marie Mengez signe ici un premier roman, du nom de Bragonnard, comme celui de son personnage principal, dont le métier d’embaumeur lui permet d’embellir et parfumer les morts. Avec humour, elle nous emmène tout au long du livre dans un monde foisonnant d’odeurs, de parfums et de musiques.

Le crime du golf gros caractères (Agatha Christie)

note: 4Le crime du golfe Evelyne - 23 octobre 2021

J’ai eu parfois un peu de mal à suivre l’intrigue qui m’a semblé assez confuse, mais toujours passionnante et la fin du roman avec son rythme enlevé et ses phrase assez brèves, m’a tenue en haleine! Parce que le lecteur est bien en peine de savoir qui a tué. Et là, surprise, la personne que l’on attendait pas… confondue par Poirot.
J’ai été amusée par la manière dont les femmes sont traitées et qui marque vraiment le temps de l ‘écriture du roman, ainsi que le souci d’honorabilité qui accompagne les personnages et leurs critères de jugement.

Rêver debout (Lydie Salvayre)

note: 5Un hommage aux utopistes Espace adulte - 21 octobre 2021

Rêver debout est un roman épistolaire adressé à Cervantes, au sujet de Don Quichotte. L’auteur feint de se révolter contre le sort qui est fait au personnage. Dans cette conversation sur les rapports que la littérature entretient avec le réel, Lydie Salvayre rend compte de la modernité du propos de Cervantès et, dans une lecture volontairement anachronique, met en avant le caractère social, politique et par moments féministe de son texte.

Nijigahara holograph (Inio Asano)

note: 4L'effet papillon. Sandrine - 14 octobre 2021

La réédition de cet incroyable one-shot (paru il y a près de vingt ans sous le titre traduit :« Le champs de l’arc-en-ciel ») est probablement la meilleure introduction possible au travail d’Asano, avec une histoire qui catalyse tous les thèmes chers au mangaka, et révèle son étourdissante maîtrise de la narration et du montage, et sa technique presque cinématographique.
Des évènements dramatiques et destructeurs vont conditionner le destin de plusieurs personnages et vont nous être révélés au fur et à mesure, via de multiples allers-retours entre passé et présent. La trame narrative est si dense qu’ il est nécessaire de revenir dessus, une fois la lecture achevée, pour en comprendre et en apprécier toute la complexité et la sombre poésie. Le récit est cruel, éprouvant, et assez désespéré (comme souvent chez Asano), mais on reste fasciné par autant de talent dans une œuvre de jeunesse.
A découvrir ou re-découvrir de toute urgence.

Haute saison (Adèle Bréau)

note: 4HAUTE SAISON Evelyne - 2 octobre 2021

Le roman se déroule dans un club de vacances de gamme moyenne du pays basque. En ce début de semaine se retrouvent des personnes qui n’ont rien à voir entre elles, mais qui ont choisi de passer des vacances pour la première fois dans un club attirées par les prestations qu’il offre aux enfants: une grand-mère sportive et pas très entraînée dans le rôle de mamie de ses petits-enfants qu’elle n’a pas l’habitude de garder, une belle jeune femme handicapée, mère de deux enfants dont une adolescente et dont le mari s’éloigne d’elle, et un père célibataire, accroché à son travail et son téléphone, pour lequel le club avec ses activités adaptées aux enfants de tous âges, est une bouée de sauvetage. On y retrouve les organisateurs habituels d’un club, les jeux pour des animations de groupes et aussi les tracas liés à une vie en collectivité. Le tout est observé avec un oeil ironique.

L’écriture est fluide, le ton est juste, alerte et d’un humour assez caustique. Ce roman facile et agréable à lire, rassemble aussi des histoires moins légères que l’on voudrait laisser à la porte d’entrée du club. Chacun est arrivé avec ses tracas et ceux-ci ressurgissent au moindre grain de sable. Bon, ils se résolvent sans doute un peu trop facilement…
Un livre qui fait du bien, qui sent bon l’air marin et l’huile solaire et le sable chaud. On se sent un peu en vacances!

Billy Wilder et moi (Jonathan Coe)

note: 3Fin de carrière Espace adulte - 21 septembre 2021

Jonathan Coe quitte l’Angleterre pour un road trip en hommage au réalisateur Austro-américain Billy Wilder. Nous sommes à la fin des années 70, le réalisateur a déjà à son actif ses plus grands succès et reste persuadé que d’autres sont à venir. A quelques milliers de kilomètres de là, Calista, une jeune grecque, s’apprête à quitter le giron familial pour faire son entrée dans sa vie d’adulte. La rencontre fortuite avec le célèbre réalisateur bousculera certes ses projets, mais influencera aussi fortement sa vie future. Jonathan Coe signe bien un roman d’apprentissage, mais témoigne aussi de son intérêt pour le réalisateur découvert tardivement. Si le style de l’auteur reste efficace, le propos peut laisser perplexe. Aussi lui souhaitons-nous une meilleure fin de carrière que celle du célèbre auteur de Sunset Boulevard.